De notre envoyé spécial à Chlef, Hakim Metref
Pour célébrer la Journée mondiale des langues maternelles, le Haut commissariat à l’amazighité (HCA) a organisé, samedi dernier, au centre culturel de la wilaya de Chlef une conférence sur «le rôle des programmes radiophoniques dans la promotion de la langue et de la culture amazighes» et «la langue maternelle et le rôle de la radio locale dans sa promotion».
Le premier thème a été développé par Ratiba Slimani, directrice de la production au sein de la coordination des radios régionales. Elle a d’emblée mis en avant l’importance accordée par la radio nationale à la langue amazighe en accompagnant le processus de son développement à travers les grilles de programmes de ses différentes stations régionales. «En tenant compte des spécificités de chaque région», a-t-elle précisé. Selon elle, «la radio a associé à sa démarche des spécialistes et chercheurs universitaires pour présenter et expliquer au large auditoire leurs travaux de recherche en matière d’histoire et de culture». Cette importance accordée à Tamazight se traduit également par le volume horaire consacré aux programmes dans cette langue, à travers les radios locales atteint 674 heures par jour. Sur les 48 stations, a expliqué l’intervenante, 40 consacrent 18 heures de diffusion, autrement dit 520 heures. Les stations d’Adrar, Tamanrasset, Illizi, Tizi-Ouzou, Béjaïa et El Bahdja, émettent 24h sur 24. Le volume horaire varie entre 1 et 70% selon les régions. Ratiba Slimani a également abordé les différents programmes et émissions radiophoniques consacrées à des sujets divers qui intéressent les auditeurs. Dans le souci d’améliorer le service et la qualité des programmes, Slimani préconise l’ouverture de sessions de formation au profit des journalistes et animateurs de la radio et l’élaboration d’accords de partenariat entre les secteurs de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la communication. Boudjemaa Mamouni, journaliste à la radio locale de Chlef et chercheur universitaire, s’est attardé sur le rôle de la radio régionale dans la promotion de la langue maternelle par le biais de programmes diffusés dans les différentes variantes de Tamazight. D’après lui, et «grâce aux efforts des animateurs et des invités des émissions, la radio a pu redonner vie à une terminologie ancienne peu usitée par les nouvelles générations». «La radio par son impact direct sur l’auditeur, ajoute-t-il, contribue à la renaissance du patrimoine oral et immatériel de chaque région». C’est le cas, par exemple, de la radio de Chlef qui consacre une heure par jour aux variantes du Chenoui. Ce programme englobe un bulletin d’information et des sujets variés traitant de politique, religion, société et des séquences de divertissement.
Partenariat entre l’université Hassiba Ben Bouali et le HCA
Le recteur de l’université Hassiba Ben Bouali de Chlef, Ali Choukri, a souligné que celle-ci «est disposée à collaborer avec le HCA afin de promouvoir et développer l’enseignement de la langue amazighe». Il proposera sept points sur lesquels peut s’appuyer et se déployer cette collaboration. Outre la création d’équipes de recherches scientifiques mixtes, il recommande la mise en place de projets de recherches thématiques au sein de laboratoires, l’élaboration de programmes de recherches en formation universitaire, l’ouverture de chaires de masters et doctorats dans les spécialités liées à la langue amazighe. Il a plaidé également pour l’organisation de manifestations et journées d’études en collaboration avec le HCA et l’étude de la possibilité d’ouverture d’une branche tamazight au sein de la faculté des langues étrangères de l’université de Chlef. Le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, a accueilli avec enthousiasme les propositions du recteur. «Nous sommes disposés à étudier toutes les modalités permettant la réalisation de projets communs», a-t-il assuré.
H. M.