Une rencontre a eu lieu , dimanche dernier, entre le secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Culture et des Arts, chargé de l’Industrie cinématographique et de la production culturelle, Youcef Sehairi, et le ministre-délégué auprès du Premier ministre chargé des Micro-entreprises, Nassim Diafat.
Ayant porté sur les modalités du développement de l’industrie cinématographique et de la production culturelle, elle a suscité de nombreuses réactions. Pour le critique de cinéma etjournaliste Mohamed Allal, «Le problème ne se limite pas à l’apport de ces petites entreprises. Il faut aller au-delà».«L’accord conclu entre les deux secteurs à caractère politique, sera-t-il appliqué comme ceux qui l’ont précédés», lâche-t-il. «Cela fait des années que nous parlons de réouverture des salles de cinémas, de distribution et de projets, mais on ne voit rien», déplore-t-il. Evoquant le film qui vient d’être retiré des Oscars, il estime qu’il est regrettable qu’aucun communiqué du ministère de tutelle n’ait été publié». Où est la vision, la volonté de redonner vie au septième art, s’interroge-t-il. S’agissant de l’accord, celui-ci porte sur l’octroi aux titulaires de la carte d’artiste, de financement pour leurs projets dans le domaine de l’industrie cinématographique et de la production culturelle, dans le cadre de l’Anade (ex-Ansej). «C’est une procédure purement bureaucratique», assène Allal qui plaide pour un cinéma indépendant pour faire intervenir les porteurs de projets sans se référer à la carte de l’artiste toujours remise en question. Notre interlocuteur recommande de s’orienter vers les projets, les films, le scénario avant de passer aux autres axes qui pour lui «ne sont que des détails». Pour le scénariste Sofiane Dahmani, il s’agit d’un simple accord qui peut apporter un plus à l’artiste sans plus. «Il faut se rendre compte que le secteur de l’industrie cinématographique n’a pas de budget consacré au soutien des jeunes promoteurs ou aux artistes porteurs de projets», regrette-t-il. «Il s’agit de prêts bancaires en l’occurrence, mais sans une forte volonté de booster le secteur, l’accord me parait voué à l’échec», renchérit-il. «Tout de même, je souhaite voir les autorités prendre une véritable décision politique pour soutenir le cinéma algérien, et faire en sorte que les accords de coopération puissent promouvoir et servir l’industrie», soutient Dahmani.Le scénariste recommande surtout d’élargir le champ des échanges d’expériences et de connaissances, d’établir des partenariats avec des professionnels qui peuvent engager des projets de promotion des œuvres cinématographiques et télévisuelles, d’organiser des sessions de formation au profit des jeunes talents, des compétences techniques et dans le domaine de l’écriture du scénario pour apporterun véritable changement.
Rym Harhoura