L’Algérie se mobilise face à la deuxième vague
Depuis quelques semaines, l’Algérie enregistre une recrudescence des contaminations au coronavirus et le seuil symbolique des 1.000 cas par jour a été franchi ces derniers jours.
Des spécialistes de la santé redoutent même un virus plus virulent et une transmission rapide durant les prochains mois. Face à une telle situation, le directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie s’est voulu rassurant. Selon lui, les capacités de dépistage ont été augmentées. Invité jeudi dernier par la Radio nationale (Chaîne II), le Dr Faouzi Derar a fait savoir que sur 3.000 prélèvements effectués, 1.300 ont été déclarés positifs. Il a surtout annoncé que les moyens de dépistage sont en train d’être renforcés au fil du temps même si, a-t-il reconnu, «à cause de contraintes liées à l’arrêt du transport aérien, certaines régions ne sont pas approvisionnées». «Nous sommes face à une courbe ascendante en matière de dépistage et les délais d’attente des résultats ont été réduits à 48 heures et à une journée pour les cas les plus urgents», a-t-il fait remarquer. A l’en croire, «l’IPA arrive plus ou moins à couvrir une grande partie de la demande, avec l’acquisition de nouvelles quantités de tests». «Notre objectif est d’arriver à une moyenne de 10.000 prélèvements par jour», a-t-il renchéri. Le Dr Derar a rappelé que le travail de l’IPA a été renforcé par les laboratoires universitaires qui, selon lui, ne sont pas à 100% de leurs capacités. S’attardant sur les tests PCR, il a soutenu qu’ils restent, pour l’instant, le meilleur moyen de dépistage de la Covid-19. «Ils demeurent l’outil standard de base pour le diagnostic parce qu’ils détectent directement les gènes du virus. Par conséquent, il est très rare d’avoir de faux positifs ou de faux négatifs. En matière de fiabilité, c’est pour l’instant le meilleur», a-t-il expliqué. Le directeur a, néanmoins, reconnu que les tests PRC ne peuvent pas être disponibles partout à cause de contraintes logistiques et techniques et même financières. Cela explique le recours à d’autres méthodes de dépistage nouvellement développées, à savoir les tests antigéniques. Quant à l’utilisation des tests sérologiques, la confusion règne. «Un test sérologique dont le résultat est négatif ne veut pas dire que le sujet n’est pas contaminé», a-t-il déclaré. L’invité de la radio n’a pas caché que l’IPA rencontre des difficultés s’agissant des contacts pour l’acquisition de réactifs. «Nous n’avons pas pu avoir toutes les quantités dont on a besoin, certains fabricants ayant des difficultés à honorer leurs engagements», a-t-il soutenu. «Mais la situation connaîtra une amélioration dans les jours à venir et le problème des tests sera réglé», a-t-il assuré. Interrogé sur les disparités dans la distribution de ces tests, le Dr Derar a rappelé que les laboratoires publics hospitaliers dépendent des directions des hôpitaux.
«L’IPA n’a aucun lien dans la gestion interne de ces laboratoires», a-t-il assené. «L’IPA a été saisi sur le manque de réactifs au niveau de certains laboratoires et nous essayons de les accompagner pour régler les problèmes d’approvisionnement», a-t-il ajouté. Enfin, à propos de l’acquisition du vaccin contre la Covid-19, le Dr Derar a affirmé que l’Algérie disposera de ce vaccin dès qu’il sera commercialisé. «Selon les prévisions de l’OMS, il sera disponible à grande échelle durant les premiers mois de 2021», a-t-il conclu.
Samira Belabed